LA CHENILLE PROCESSIONNAIRE : LUTTER EFFICACEMENT CONTRE CE NUISIBLE URTICANT

La chenille processionnaire représente un danger pour les végétaux, les animaux et l’Homme. Comprendre sa biologie et les risques qu’elle entraine est indispensable pour une lutte alternative et efficace. Voyons tout cela en détail ensemble.

Avant de devenir un papillon de nuit, le Thaumetopoea processionea, en été et le temps d’une à trois journées pour se reproduire et pondre sur les pins ou chênes, la chenille processionnaire est une larve qui voit le jour un mois après la ponte sur les branches de pin et dévore les aiguilles/feuilles.

D’abords verdâtres et mesurant quelques millimètres, ces petites chenilles portent de longs poils non urticants et vivent en cocon sur les branches en hiver. C’est seulement après un 5ème stade larvaire entre début janvier et fin avril qu’elle grandissent, deviennent orangée avec une bande sombre sur le dos et que leur poil devient urticant : c’est le début de sa procession en fil indienne vers le sol avant hibernation sous terre et la transformation en papillon.

La situation géographique en 2018 : couverture nationale et remontée progressive de la processionnaire vers le Nord

La chenille processionnaire du pin est aujourd’hui présente sur la quasi-totalité du territoire Français à l’exception des zones froides et/ou d’altitude élevée qui ne sont pas favorables à sa reproduction et sa survie.

Connaissant un réchauffement climatique qui lui est favorable avec des augmentations significatives des températures dans le nord de la France, cette espèce remonte progressivement vers ces régions jusqu’alors délaissées par l’animal à la recherche de pins, cèdres ou encore chênes à effeuiller présents sur tout le territoire.

Son invasion massive du territoire constitue un sujet non négligeable de préoccupation sociétale.

Le climat, côté températures, lui est ainsi favorable sur l’ensemble du territoire français en 2018. Elle demeure cependant moins rapide que la météo avec une expansion naturelle plus lente, mais sa procession cyclique et sa reproduction de masse ne font qu’accroitre sa présence à un niveau presque national bien trop rapidement.

Quels dangers et risques sanitaires pour l’Homme et les animaux ?

Saviez-vous qu’une chenille peut pondre à elle seule jusqu’à 300 œufs, soit potentiellement 300 futures chenilles dont les poils sont toxiques ?

Les poils de la chenille processionnaire sont urticants et sont reconnaissables par leur forme en pointe avec à leur extrémité de petits crochets. D’une longueur de 0,2 à 0,3 centimètres, ces poils sont très petits, mais une chenille possède des centaines de milliers. Leur structure particulière implique qu’ils s’accrochent facilement aux tissus (peau et muqueuses).

Ils se détachent facilement de la chenille, et un simple coup de vent favorise leur propagation et l’exposition des hommes et des animaux.

Lorsque les poils sont en contact avec l’Homme ou l’animal, cela provoque une réaction urticarienne particulièrement inconfortable par libération d’histamine (molécule provocant une réaction allergique).

Même plusieurs années après la disparition d’une chenille, ses poils peuvent encore être nocifs notamment lorsqu’ils sont toujours présent dans d’anciens nids et se propagent selon les aléas climatiques. Parmi les végétaux vulnérables : cyprès, pin, thuya, conifères.

Quels moyens pour lutter efficacement ?

L’utilisation d’un insecticide ne vous aidera pas, tout autant qu’un nettoyeur haute pression qui pourrait même créer davantage de dégâts par dispersion non contrôlée des poils dans l’environnement. Des solutions de qualité professionnelles existent afin de contrôler et réduire l’action des chenilles processionnaires.

La lutte se fait de façon organisée, selon différents moments de l’année, de façon à intervenir à des moments-clés du cycle de vie de la chenille processionnaire.

Automne-Hiver :

Pulvérisation de la bactérie Bacillus thuringiensis par voie aérienne ou par atomiseur. Cette intervention intervient durant les 2 premiers stades larvaires de la chenille. Cette méthode permet une attaque ciblée sur le système digestif des larves, entraînant leur mort. C’est une technique utilisée principalement pour le traitement de grandes surfaces, ou surfaces très infestées efficace, en dehors des périodes de mues des chenilles, mais malheureusement dépendante des conditions climatiques.

De septembre à janvier, la pratique de l’échenillage est très courante pour les pré-nids ou nids d’hiver. Cette méthode est réservée aux petites surfaces et aux particuliers, mais elle est à réaliser avec beaucoup de prudence puisque difficile à mener et pouvant entrainer chute, dispersion des poils urticants, urtications… De plus, si l’arbre concerné est trop grand, un nid difficile d’accès est potentiellement dangereux. Après récupération d’un nid, il et indispensable de le brûler, dos au vent, afin d’éviter la dispersion des poils. Il ne faut en aucun cas jeter les nids à la poubelle.

De novembre à Avril : la pose du collier Eco-piège

Ce collier c’est l’efficacité, la simplicité et la sécurité made in France, depuis 2009. Destiné principalement à un usage très ciblé (zones d’actions sensibles urbaines et périurbaines) par les particuliers, collectivités et professionnels du paysage, ce collier réglable est à poser dès l’apparition des nids d’hiver. Cette méthode est totalement écologique, rapide à mettre en place (20 min environ) et très efficace, avec un taux de plus de 97% de réussite aux essais INRA. Comment ça marche : On pose un piège sur l’arbre infesté avant le début de la procession. La chenille descend de l’arbre en longeant le tronc de l’arbre, en file indienne, et va se retrouver dans le collier dont la seule issue est un sac contenant de la terre. Elle pensera ainsi être arrivée à destination et s’enfouira dans le substrat du sac. Une fois que celui-ci est plein, il ne reste plus qu’à le brûler. Le collier quant à lui est réutilisable plusieurs années, avec des nouveaux sacs.

Le printemps : on anticipe la nidification des chauve-souris et l’attaque par les phéromones débute en juin.

De mars à fin juin, c’est le moment idéal pour la pose de nichoirs à chauve-souris, qui seront colonisés durant les mois d’été. Les chauve-souris se nourrissent de ce nuisible.

Autre méthode très efficace à utiliser sur mai-juin : la projection de billes à phéromones directements sur les trons de pins, abritant les chenilles. Ces billes, totalement innofensives pour l’homme, viendront créer une confusion sexuelle afin de limiter la reproduction. Afin de procéder au lancer de ces billes, Guillebert, en collaboration avec Dipter, propose le P.I.L.P. (pistolet insecticide longue portée) qui est une solution innovante à air compressé conçue pour envoyer les billes jusqu’à 40 m. Diffusion sur une période de 4 mois environ après application.

Utilisation : Arbres isolés = 10 à 25 billes/arbres. Bosquets : 5 à 7 billes/arbres

PRODUITS À USAGE PROFESSIONNEL – Utilisez les insecticides avec précaution. Avant toute utilisation, lisez les étiquettes et la fiche de données de sécurité. Dangereux. Respectez les précautions d’emploi. L’utilisation de ces insecticides est régie par l’obtention du certificat Biocide.

L’été : on piège par les phéromones et grâce à la chaine alimentaire.

Parce qu’il n’est pas possible de traiter tous les arbres, la chenille processionnaire vient à se transformer en papillon chaque année en quantité. Mais là aussi, l’action est possible et deux solutions s’offrent à nous.

En effet, la première solution consiste à poser un piège à phéromones, qui attirera et capturera jusqu’à de 40% des mâles présents autour de la zone traitée. Ainsi, se sont moins de femelles fécondées et donc moins de chenilles potentielles à traiter par la suite. Ce traitement est totalement écologique et respectueux de l’environnement. Il est fiable et adapté à tous les milieux puisque la pose est réalisable partout. Cette méthode vient s’ajouter au collier éco-piège, pour plus d’efficacité. On posera en moyenne 6 à 10 pièges par hectare ou arbres d’alignements, et 2 pièges en zones isolées.

Autre solution efficace : elle consiste à installer des nichoirs à mésanges charbonnières qui seront ainsi colonisés en début d'année pour des naissances à pâques. Le nichoir s'installe tout au long de l'année.

La mésange charbonnière par exemple est une experte en matière de lutte contre cette chenille, puisque n’étant pas affectée par les poils urticants et étant intéressée par la chenille, quel que soit son stade larvaire, elle mange simplement ce nuisible en quantité et le donne à manger aux oisillons, notamment en hiver de façon à faire face aux périodes de froid.

Ce sont en moyenne 500 chenilles qui disparaissent chaque jour lorsqu’un nichoir est habité.

L’effet de la présence de ces nichoirs est significatif, montrant une réduction des populations de chenilles processionnaires dans les zones équipées par ces nichoirs. La réduction peut aller de 10 à 40%. Combinés au collier éco-piège, les nichoirs sont une solution optimale et écologique pour lutter contre ces chenilles urticantes. Attention : ne jamais les installer en exposition plein-sud ou directement exposés au soleil. Est, sud-est ou nord-est sont des orientations préférables. Ils s’accrochent de préférence sur le tronc de l’arbre doivent être stable.

On installera en moyenne 25 nichoirs par hectare avec une distance d’au-moins 20 m entre chaque nichoirs de façon à éviter la concurrence de territoire.

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